Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/07/2013

_"A better country"_

"A better country" : The worlds of religious Fantasy and Science Fiction : Martha C. SAMMONS : Greenwood Press (série "Contributions to the study of SF & F" #32) : 1988 : ISBN-10 0-313-25746-9 : 168 pages (y compris index et bibliographie) : semble avoir coûté 35 USD pour un HC sans jaquette.

anglais,0 étoile

Au risque d'être partial et lapidaire, cet ouvrage m'est littéralement "tombé des mains" et n'a donc été que parcouru en diagonale. Ecrit par une spécialiste de C. S. Lewis et Tolkien et membre de cercles critiques chrétiens, ce livre est une analyse de la SFF "religieuse". Il est assez révélateur que le terme de "religieux" semble vouloir signifier pour l'auteur "chrétien" (du genre anglo-saxon, mais pas catholique) à l'exclusion de toute autre religion. Le reste est à l'avenant avec une concentration sur un nombre minime d'auteurs (on mange du Tolkien et du Lewis à touttes les pages avec seulement un peu de Chesterton, L'Engle ou Lawhead) et des analyses (comme celle de Cordwainer Smith pages 127 & 128) dont on se demande quel texte a bien pu lire l'auteur.

anglais,0 étoile

Sans forcément faire d'anticléricalisme basique, un ouvrage qui se termine par la phrase suivante : "The similarity between fantasy and the Gospels, perhaps more than any other, gives this genre its legitimacy and true purpose." représente simplement une vision des choses qui m'est totalement étrangère et pour laquelle je n'ai guère de temps.

anglais,0 étoile

Nothe GHOR : 0 étoile (mais ne concerne que moi et peut dépendre de votre inclination religieuse)

19/03/2012

_La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée_

La Science-Fiction entre Cassandre et Prométhée : Françoise WILLMANN : 2010 : Presses Universitaires de Nancy : ISBN-13 978-2-8143-0030-9 : 169 pages (pas d'index) : coûte 12 Euros pour un TP non illustré disponible en neuf.

La science-fiction entre Cassandre et Prométhée.jpg

Cet ouvrage constitue le recueil des actes d'une journée d'étude interdisciplinaire consacrée à la SF organisée par divers organismes universitaires alsaciens. Il rassemble les écrits d'enseignants et de chercheurs français ou allemands dans des disciplines variées et s'inscrit clairement dans la lignée de ces comptes-rendus de colloques qui permettent à chacun des participants de remplir son quota obligatoire de publications.

L'imaginaire médical dans le fantastique et la SF.jpg

Outre une courte introduction qui présente les textes et leur objet, ce recueil comporte huit essais de taille variable (le plus court faisant dix pages, le plus long une trentaine). Les thèmes ou sujets abordés sont successivement les suivants : 1) l'argument de la "pente fatale" dans la SF (surtout au cinéma); 2) une étude comparée des séries de films Alien et Prédator; 3) le roman allemand L'essaim de Frank Schätzing; 4) le film Metropolis de Fritz Lang; 5) l'intelligence artificielle (surtout dans des textes allemands); 6) le Vril chez Bulwer-Lytton; 7) la créativité spécifique de la Speculative Fiction (SpF dabs le texte); 8) 1984 d'Orwell.  A noter l'absence d'index et de bibliographie générale (seuls certains essais en proposent une).

La race à venir (Marabout 1973).jpg

Même si l'initiative est louable, le résultat de cette tentative est conforme à celui habituellement atteint par ce type de publication opportuniste, c'est à dire assez mauvais. Quoi que puissent en penser des universitaires titrés, écrire sur un genre aussi infantile que la SF n'est pas un jeu d'enfant. L'ensemble des essais rassemblés montre globalement une méconnaissance du genre qui, pour la plupart des intervenants, semble se limiter à un petit nombre de films hollywoodiens (Matrix, Alien, Terminator). Cela en est à un tel point qu'il me semble que, sur les 170 pages de l'ouvrage, il n'est pas cité plus de dix auteurs de SF ou fait mention de plus de dix oeuvres appartenant au genre.

Aliens Le retour (JL 1986).jpg

A cette ignorance généralisée, s'ajoutent deux défauts reccurents typiques de ces aventures universitaires dans le caniveau populaire de la SF. Tout d'abord on a de superbes spécimens d'abus de jargon, ce qui nous vaut par exemple un essai comme celui de Jean-Max Noyer avec ses expressions inoubliables ("...leurs sémiotiques comme autant de chréodes narratives...", "entre déterritorialisation/reterritorialisation radicales") et son français grammaticalement original. On rencontre aussi tout au long du livre la stratégie bien au point de l'évitement ou du prétexte. Il s'agit ici de commencer son essai sur la SF et de basculer rapidement sur son domaine de compétence, en livrant au final un discours certes maîtrisé mais sans grand rapport avec le sujet de l'ouvrage (pour lequel le consommateur a quand même payé). On a donc ici droit à diverses dissertations sur les Rosicruciens, l'image des scientifiques dans la littérature, les aventures de Platon, les figures de rhétorique, l'histoire de l'informatique et ainsi de suite. Sans grand intérêt ni originalité au niveau de la réflexion sur le genre, méconnaissant totalement son sujet, riche d'informations sans rapport avec son thème, le seul point positif de cet ouvrage est probablement son prix modique.

1984 (Penguin 1971).jpg

Note GHOR : 0 étoile 

14/04/2011

_Alternative persons : The entities of science fiction and myth_

Alternative persons : The entities of science fiction and myth : Stan GOOCH : 1979 (?) : Bran's Head (série "Bran's Head Library of Science Fiction Criticism") : ISBN-10 0-905220-14-5 : 29 pages (pas d'index) : devait coûter quelques GBP pour un ouvrage au format fanzine (agrafage central) non illustré et parfois trouvable d'occase.

Alternative persons.jpg

Ce petit pamphlet semble être une réimpression d'un ouvrage paru initialement en 1978 (d'après son copyright) et fait visiblement partie d'une petite série de titres qui m'était inconnue à l'exception d'un ouvrage assez copieux sur Delany (http://ghor.hautetfort.com/archive/2008/07/20/worlds-out-...). Il est l'oeuvre d'un psychologue britannique relativement controversé surtout connu pour ses théories sur l'évolution humaine.

Star trek (JL 1980).jpg

Se présentant parfois comme un compagnon à son autre livre The total man, cet ouvrage est une sorte de méditation sur la psychologie, une ébauche de théorie littéraire où l'auteur oppose la SF à la RF (cela veut dire Religion Fantasy) et une revue de certains thèmes fréquents dans le genre (le surhomme, les monstres, les robots).

Le Silkie (JL 2T1981).jpg

Au risque d'être trop succinct, je dirais que cet ouvrage n'offre strictement aucun intérêt de par son côté particulièrement fumeux et par un approche de la SF relativement peu sophistiquée. Pour être méchant je dirais que c'est là le travail d'un néophyte, sûrement brillant, mais qui pense pouvoir révolutionner l'approche du genre en une vingtaine de pages. Un titre à réserver aux amateurs de psychologie plus qu'à ceux de SF.

The silkie (Ace 1969).jpg

Note GHOR : 0 étoile

15/10/2010

_Science fiction and the universe of knowledge : The structure of an aesthetic form_

Science fiction and the universe of knowledge : The structure of an aesthetic form : Antony CROGHAN : 1981 : Coburgh Publications : pas d'ISBN : 47 pages (pas d'index) : coûtait 50p pour un petit pamphlet type fanzine non illustré, format A5 avec agrafage central.

Science fiction and the universe of knowledge.jpg

Il a toujours existé des tentatives d'apporter une réponse globale à la problématique de la classification de la SF et de son paratexte. En effet, des systèmes comme la classification DEWEY (par exemple) sont relativement inefficaces face à un genre, un concept qui leur est étranger. Du coup, on trouve fréquemment des outils plus ou moins généraux visant à cartographier le genre. C'est à cette tâche que s'est attelé Antony Croghan (un expert es-classification si l'on doit en croire sa bibliographie) dans ce petit fascicule.

Les robots (JL 2002).jpg

L'ouvrage débute par un survol de la SF et des genres qui lui sont associés (Fantasy, Comics mais aussi Science Fantasy voire Speculative Fiction). Suit le détail de la classification proposée par Croghan, un mélange alphanumérique visant à identifier les oeuvres (de fiction ou non) et leurs thèmes, ce qui donnerait des chaînes de caractères du type "Z39AS3RSLMR" pour un texte sur la narration dans les textes d'Asimov sur les robots. La dernière partie propose un résumé des diverses catégories ainsi qu'une liste d'oeuvres classifiés suivant ce système. L'ouvrage n'offre pas d'index.

The robots of dawn (Del Rey).jpg

Pour tout dire, cet ouvrage donne l'impression d'être soit une fumisterie soit une construction tellement brillante qu'elle en est incompréhensible. Par charité pour l'auteur, je préfèrerais que la deuxième hypothèse soit la bonne mais j'ai bien peur que l'on soit ici face à une théorie aussi délirante que celle des 42210 univers de la SF de Bouchard.

Les 42210 univers de la science-fiction.jpg

Sans queue ni tête et strictement incompréhensible malgré les exemples proposés dont je n'ai retenu que le fait que Asimov c'est Z39AS, sa fiction Z39AS9 (sans plus détails) et que les ouvrages sur lui sont par exemple cotés Z39AS3L (celui de Goble) ou Z39AS3K (la bibliographie de Miller), ce livre est parfaitement représentatif de ces systèmes globaux auto publiés qui visent à une exhaustivité inatteignable. Un superbe ratage.

Asimov analyzed.jpg

Note GHOR : 0 étoile

04/06/2010

_New worlds for old : The apocalyptic imagination, science fiction, and American literature_

New worlds for old : The apocalyptic imagination, science fiction, and American literature : David KETTERER : 1974 : Doubleday Anchor (# A921): ISBN-10 0-385-00470-2 : xii+347 pages (y compris index) : coûtait 3 USD pour un poche non illustré assez facilement trouvable d'occase.

New worlds for old.jpg

Cet ouvrage (publié initialement en HC par les presses universitaires de l'Indiana) est une (des nombreuses et récurrentes) tentative de placer la SF sous les projecteurs du monde académique qui, comme on l'a souvent vu, au mieux ne s'y intéresse pas et au pire lui réserve son mépris comme à toutes les littératures de genre. Ecrit par David Ketterer (à qui l'on doit plusieurs ouvrages évoqués ici comme son livre sur Blish ou son histoire de la SF canadienne), ce livre place côte à côte des textes de la littérature américaine classique (Moby Dick, Wieland) et des oeuvres de SF, ou plus précisément, de "Apocalyptic literature" comme la rebaptise l'auteur.

The sirens of Titan (Coronet 1972).jpg

Ce livre est organisé en douze chapitres (à noter que la majorité ne sont pas inédits) qui se ventilent en six parties elles-mêmes groupées en trois grands ensembles : une partie introductive ("New worlds for old"), une partie consacré à l'ailleurs ("Other worlds") et une qui nous ramène à notre monde mais transformé ("The present world in other terms"). Certains des chapitres sont dédiés à l'étude d'une seule oeuvre (The left hand of darkness, Solaris, A Connecticut Yankee) alors d'autres se concentrent sur un auteur (Poe, Vonnegut, Brockden). Un index termine l'ouvrage.

Solaris (Rencontre).jpg

On ne peut nier que le projet de Ketterer soit particulièrement ambitieux et courageux. Faire accepter et traiter sur un pied d'égalité la SF au monde universitaire des années 70 est une entreprise risquée qui n'aura d'ailleurs pas vraiment de succès, la mode de la SF comme sujet légitime d'étude et/ou de publication n'apparaissant que nettement plus tardivement. On comprend mieux alors que Ketterer se soit cru obligé de donner des gages à l'establishment.

Barefoot in the head (Corgi 1974).jpg

Le premier est bien sûr le choix de remplacer le terme de SF par celui d'Apocalyptic literature qui, avec ses connotations religieuses, est nettement plus acceptable. Le problème est que sa définition est tellement vague (en gros c'est une littérature du changement) que la distinction avec la littérature générale devient extrêmement mince, ce qui arrange Ketterer (en légitimant le genre qui n'en est plus vraiment un) mais ne correspond guère à la réalité. Autre gage, un certain américano centrisme (logique puisque l'auteur veut montrer que la SF est congruente avec la littérature US) qui fait fi des origines européennes du genre. Enfin, on pourra regretter que les auteurs étudiés soient les plus présentables et que Ketterer tombe dans l'habituel cliché de la trilogie Lem/Vonnegut/Le Guin qui correspond plus à une SF idéale et bien propre sur elle qu'à la réalité d'un ensemble qui comprend certes ces auteurs mais qui accueille aussi Perry Rhodan, John Norman ou David Weber.

Les esclaves de Gor (OPTA 1985).jpg

En résumé, un livre qui n'est satisfaisant ni dans sa méthodologie ni dans son résultat tellement il veut faire passer le clown SF pour un voisin respectable. Les amateurs de théorie pourront lire dans la revue Science Fiction Studies (#6-2) une réfutation (et les réponses de Ketterer) bien plus savante de cet ouvrage sous la plume de gens nettement plus compétents que moi.

La main gauche de la nuit (PP 1989).jpg

Note GHOR : 0 étoile